mardi, février 13, 2007

Quatrième étape: Dazu

Une journée mouvementée.

Direction Dazu, voilà ce que j'avais en tête.
Pas fâché de quitter Chongqing.

Première difficulté de la journée, joindre la gare routière.
Elle est normalement à côté de la gare de train mais du fait de travaux il faut prendre deux bus différents.

A force de demander j'ai fini par y arriver.

Deuxième épreuve, trouver le bon car et ne pas se tromper dans la prononciation en arrivant ENFIN au guichet après une heure de queue avec les Chinois qui pressent derrière, du coup je surveillais beaucoup mes affaires.

3 villes "Dazu" différentes, je parles alors des statues des bouddhas et du coup ça passe mieux.

J'obtiens mon billet, mon départ est à 11h10, je dois faire la queue tout en restant vigilant, c'est un vrai bazar, noir de monde, tout le monde va dans tout les sens, fume, crie, parle... assez déroutant.

Enfin viens le temps de la cohue pour passer le portillon d'accès, je me retrouve propulsé de l'autre côté, trouve mon car, monte dedans et souffle enfin un peu.

Le car est correct, le trajet dure un peu plus de deux heures. C'est affolant de voir comment le climat change une fois sortit de Chongqing.
On passe un tunnel et "pfuiiiiit" tout est plus propre, plus vert, ensoleillé.

Pendant le trajet j'ai pu regarder deux films de série B en Chinois, très intéressant.

J'ai un peu du mal à garder les yeux ouverts car après ce temps sombre, le soleil me fait fermer les yeux tellement il est éblouissant.

Après mon arrivée à la gare routière de Dazu j'essaye de me faire comprendre car tout les taxis-motos du coin veulent m'emmener sur le lieu touristique à des tarifs exagérés.

Je tombe sur un prof d'anglais sympa qui me guide vers l'endroit pour me rendre en car sur le site, à moindre coût.

Malheureusement pour moi il n'y a pas de car ici.
L'hôtel étant cher et la ville ayant peu de choses à voir je décide de modifier mon plan et de joindre Leshan dans la soirée. Je dois faire vite car les trains finissent tôt d'ici.

Je prend alors un taxi qui me dépose à l'entrée du site et je me fais pigeonner quand il m'arrête près d'un de ses potes à moto qui me dit que le site est loin et que je dois y aller en moto.

Effectivement je vois des sortes de petits cars, vides qui doivent aller au site, alors j'accepte.

Après à peine 5 minutes il me dépose à l'entrée réelle du site, après la zone touristique.

Bon, a pied ça m'aurais pris une vingtaine de minutes, mais voyons le bon côté des choses, j'ai mon sac, j'ai évité les attrapes touristes et ce ne sont pas les 4 yuans négociés (40 centimes d'euro) que je vais râler.

Je visite le site, pas très grand mais très joli.



A travers une végétation luxuriante on découvre à flanc de colline des centaines de statues, toutes différentes, plus où moins grandes et représentant diverses scènes.



Ce lieu, nommé Baoding Shan (baodinegue chane), sommet précieux, fût fondé par le moine Zhao Zhifeng qui avait l'ambition de créer un lieu où toutes les traditions bouddhiques du Sichuan de son époque seraient représentées.







Ces sculptures, en plus des inévitables représentations religieuses présente des scènes de vie quotidienne, des passages illustrant des sutras... tout ça datant de 960 à 1200 après JC.



On trouvera parmi ces sculptures trois oeuvres particulièrement intéressantes:

Une vaste représentation de la roue de la Loi, thème plutôt Tibétain à ce que j'ai compris.

Ouais! Presque aussi réussie que dans la national géographique! ^^

On y voit Mara, le seigneur de la Mort qui tient entre ses dents est ses mains cette vaste roue qui symbolise le cycles des renaissances appelé Samsara.




On peu aussi voir un scène que je n'ai pas entièrement prise en photo qui représente les tribunaux de la mort présidés par 10 rois. On y voit le paradis et l'enfer, les bouddhas illuminés et beaucoup de moyens de torture plus horribles les uns que les autres.





Enfin l'oeuvre principale est un gigantesque Bouddha couché, long de 32 mètres et haut de 5 mètres 50.
Il est représenté à l'entrée dans le "nirvana de Sakyamuni", le paradis, quand il meure.
Son visage est empreint d'un calme majestueux d'après le guide.



Je dois alors repartir pour tenter d'avoir le train.
Je parle avec un gars en Chinois qui me dit qu'il n'y a en fait pas de trains pour Leshan depuis Dazu, quoi qu'en disent les guides...

Bon d'accord je vais alors aller à Chengdu et de là j'irais à Leshan.

Je décide donc de me dépêcher pour arriver à Chengdu ce soir.

Pas de mini bus et la gare ne se situe pas à Dazu mais à une heure de route, dans la ville suivante, je dois donc retourner à la gare routière et prendre le car.

J'avise un motard car pas de taxi et négocie pour rentre DIRECTEMENT pour 5 yuans... comme quoi le taxi et son pote m'ont bien pigeonnés par rapport au coût de la vie locale.

Je monte donc sur la moto avec mon sac... serre les fesses et roule ma poule!

Pas de casque, le compteur qui fonctionne pas et une route en virage, descendues moteurs coupées pour économiser de l'essence...

Les paysages défilent et j'en profite pour admirer la beauté du lieu et des paysages.
Belle végétation, rizières bien entretenues, pas l'impression d'avoir de l'air pollué, du soleil, des maisons qui ne ressemblent pas à un bidon ville.

Il faut que je mentionne ici le "Sichuan driving Style" ou le "Dazu style", plus particulièrement.

C'est simple.
Vous prenez un véhicule, un itinéraire et c'est parti.
En chemin vous klaxonnez à la moindre occasion et plus si possible tout en:

- Zigzaguant
- Doublant dans les virages sur la voie de gauche (double ligne) et sans visibilité.
- Vous évitez les travaux, les piétons, les trous au milieu de la route (90 cm le trou) le tout non signalé.... toujours en klaxonnant.
- Pour saluer les amis, les collègues.
- Pour signifier tout simplement votre joie et que vous êtes content.

J'arrive donc ainsi, après une ballade très sympa quoique pénible pour les oreilles à la gare routière.

Je prend mon billet pour la gare de train et c'est reparti.

Une heure de car plus tard, j'arrive à la gare de train.

Comment ça pas de train pour Chengdu?

Je devais prendre le bus directement pour Chengdu? Comment ça le dernier viens de partir et je n'ai pas le temps d'y retourner...

Rahhhhhhhhhhhh! Et ces Sichuanais avec leur dialecte particulier... ils disent "seuuuu" au lieu de "cheuuuuu" donc si vous devais payer 44 ce sera "seuuuuuu seuuuu seuuuuuu" au lieu de "seuuuuu cheuuuu seuuuuuuuu" (si shi si en pinyin).

Bref. Je suis dans le pétrin.

Une Sichuanaise âgée, sans doutes émue de me voir dans la galère me propose son aide.
Elle me dit qu'elle connaît un gars qui peu m'amener prendre le bus.

Moi je pense qu'il y a un bus, ça où rester au milieu de nulle part je n'ai pas trop le choix.

J'accepte et elle me conduit à un taxi motard de sa connaissance.

Pour cela je dois marcher 1h avec mon sac qui commence à peser, il commence à se faire tard ce n'est pas très rassurant.

On arrive au motard qui gratuitement m'amène jusqu'à... un péage d'entrée d'autoroute!

Chouette on va trouver un bus.

Personne ne passe, le soleil descend, on est rejoint par un homme qui lui aussi va à Chengdu mais à raté le bus.

Viens ensuite le passage déconseillé, on accède à l'autoroute par la bretelle d'accès et sur la bande d'arrêt d'urgence les deux chinois commencent à faire du stop.

C'est totalement taré et en France ça marcherais pas.

Ici ça marche car au bout de 15 minutes, la nuit tombante, un bus de liaison (chongqing-chengdu) s'arrête et nous prend moyennant quelques yuans, moins cher que si j'avais pris le car directement, mais là, tout va dans la poche du chauffeur.

Le car est pourri mais je vais pas faire le difficile.

Je m'assois dans le fond, seule place de libre, entre deux couples de paysans et une cage remplie de poule à mes pieds... ah oui c'est local!

4h plus tard, la nuit noire, j'arrive à Chengdu... mais ça, c'est pour la prochaine fois!

Aucun commentaire: