vendredi, août 31, 2007

HONTE et DISSIDENCE

31 août 2007

En tant que bloggueur dissident, je me dois de dénoncer, maintenant que

je suis hors d'atteinte (du moins j'espère) le manque de liberté
d'expression en Chine.

Je vous invite à suivre ce mouvement de boycott des services d'MSN et de Yahoo en ce jour du 31 août 2007 pour contribuer à cette action:

http://www.dailymotion.com/video/x2v4do_boycott-de-msn-et-yahoo-le-31-aout_blog

Ce mouvement ponctuel est issu d'une réaction face à cet article:

http://www.latribune.fr/info/Chine--Yahoo-et-MSN-signent-un-pacte-d-autodiscipline-pour-les-blogs-%7E-ID999A32BBDE3381DFC12573410046BBCC-$Channel=Entreprises%20%26%20secteurs-$SubChannel=T%E9l%E9com%20%26%20Internet

Ne restons pas les bras croisés! Agissons!

Je pense à mes amis de Chine et d'ailleurs, eux aussi ont le droit à la liberté d'opinion et à la liberté d'expression.

Vous pouvez allègrement diffuser ce message ou mettre un lien vers ce/ces articles.

Librement vôtre.

Gabriel, bloggueur libre.

dimanche, juillet 29, 2007

Zaijian Zhongguo! Au revoir la Chine!

Et voilà!

Mon séjour touche à sa fin et cet article sera le dernier avant de possibles rétrospectives dans un futur plus où moins éloigné.

Il me faudra plus de recul.

Dernier article donc avant de rentrer en France.

Les examens sont terminés, bien réussis d'ailleurs, la cérémonie des diplômes a eu lieu.

Nous voilà diplômés de l'Université Polytechnique de Dalian! (depuis le changement de nom).

J'ai hâte de rentrer en France, retrouver ma famille, mes amis, les bonnes choses à manger...

Dans ce dernier mois en Chine j'ai eu l'occasion d'aller plusieurs fois à la plage, de voir mes amis étrangers et Chinois, de faire quelques emplettes et maintenant c'est le temps de se préparer au retour...

J'ai très envie de rentrer mais j'ai du mal à réaliser que c'est si tôt!

Petit retour sur la cérémonie de remise des diplômes:

A la fin il pleuvait des trombes d'eau... à l'intérieur aussi!



Cette remise des diplômes fût suivie par un repas offert par l'université à la même grande table tournante géante du début de l'année.

Je n'ai pas pris de photos cette fois ci mais j'ai appris que cette table était le record du monde de 2001 de la plus grande table tournante... actuellement c'est la 4ème... la classe donc!

Voici quelques photos de la remise des diplômes:


Le président de l'université était là en personne pour nous remettre le diplôme en mains propres.


Sur la banderole on peut lire "Cérémonie Sino-Française de remise des diplômes aux étudiants Français".


Gaëtan, Romain et David performant un petit discours de 5 minutes tout en Chinois!


Photo souvenir avec les professeur de Chinois: Li et Zheng Laoshi.


Romain (à droite) et moi même immortalisant l'instant.

Voilà qui conclue sur mon année en Chine, peut être d'autres articles dans le futur, sous forme d'épilogue ou bien si vous m'envoyez un courrier(par le lien prévu à cet effet) ou des commentaires dans lesquels vous me posez des questions, je me ferais un plaisir de vous partager mon expérience.

Merci de m'avoir suivi pendant cette année.

En espérant vous croiser à nouveau, sur internet ou dans la vie, bonne continuation à tous.

Zaijian!

dimanche, juillet 22, 2007

Règles et usages de politesse à table



La cuisine Chinoise à laquelle sont associés petits bols de riz, baguettes et multiplicité de plats proposés, est certainement l'une des plus raffinées dans le monde. Beaucoup plus variée que ne le croient les Occidentaux

Cet art culinaire extrêmement minutieux est assez différent d'une province à l'autre. Dans la Chine du Nord, on pratique une cuisine moins épicé qu'à l'Ouest.

Sur le littoral oriental sont privilégiés les produits de la mer et dans la région de Canton, le «sucré» est particulièrement apprécié. Manger chinois consiste à rechercher patiemment l'harmonie dans la diversité des goûts et la variété des parfums : aigre, salée, amère et douce.

C'est pourquoi il serait dommage d'avoir été en Chine et de ne pas avoir parlé de quelques surprenantes manières et usages que l'on peu observer à table.

En effet nombreuses sont les réactions dites "polies" d'un Européen qui pourraient choquer en Chine et vice et versa. Je vais donc m'efforcer de vous dresser un rapide panorama de l'art de la table et des coutumes à respecter afin de ne pas passer pour un rustre.

Avant tout, il faut savoir que les modes de cuissons sont divers, vapeur, gril, sauté ou en friture. L'originalité des plats vient de leur préparation et de l'ajout de produits locaux. Pousses de bambou, germes de soja, lotus, choux chinois et champignons variés, les nids d'hirondelles, ailerons de requins, oeufs de cent ans, algues..

Un repas familial doit compter autant de plats qu'il y a de convives. Tous les mets sont disposés au centre de la table sur un grand plateau de cuivre ou de bois laqué. Il comprend de la volaille, du porc et du poisson, des légumes et du riz ainsi qu'un bouillon léger pour se désaltérer.

Les Chinois boivent parfois du thé à table mais le plus souvent comme une boisson d'accueil et surtout au restaurant.

Les jours de fête, le vin jaune et les boissons alcoolisées sont à l'honneur. La bière connaît un succès croissant.

Maintenant que le paysage est dressé, rentrons dans le vif du sujet.

- Oubliez votre éducations et vos bonnes manière et soyez ouvert d'esprit si vous ne voulez pas être choqué, c'est mon premier conseil et c'est le plus important à mon avis.

- Observez vos convives et imitez leur faits et gestes.

- N'ayez pas peur du ridicule en utilisant des baguettes, après une petite adaptation (2 à 3 jours), vous serez aptes à manger à votre faim, le perfectionnement ce fera ensuite avec le temps.

- A propos des baguettes:

Étant donné que beaucoup des "règles" les concernent, elles méritent tout un paragraphe:

* Les baguettes se tiennent à une main.
* Les baguettes (si elles sont collées l'une à l'autre dans le même morceau de bois, comme bien souvent dans les petits restaurants/cantines) peuvent être séparées des deux mains en tapotant l'arrière des baguettes sur la table pour porter chance.
* Il ne faut pas parler à quelqu'un en le pointant de ses baguettes.
* Si une baguette tombe au sol c'est mauvais signe et il faut alors en changer.
* Il ne faut pas planter ses baguettes dans un plat, cela rappelle les bâtons d'encens utilisé pour les rites mortuaires.
* Au repos les baguettes peuvent être posées sur les portes baguettes ou serrées, parallèlement, sur un bol en évitant de désigner quelqu'un.
* Les baguettes sont utilisées pour manger tout les plats sauf la soupe ainsi que les banfan ( bane fane, plat composés, pour la moitié, de riz), pour ceux ci l'on utiliser une cuillère shouzi (chaou dseu).

Voilà pour les baguettes.

- Il est apprécié, en début de repas officiel, de porter un toast suivi d'un ganbei ( gan beille = "cul-sec"), d'abord l'ôte ou l'invitant du niveau/status social le plus élevé (ou le directeur de l'université, par exemple), ensuite il est de bon ton, pour l'invité, de répondre, d'un petit discours (moins long que l'hôte) qu'il est préférable d'effectuer debout en cas de grand repas. Ensuite les participants qui le désire peuvent à leur tour effectuer de petits mots de sympathie suivis de ganbei, attention donc aux verres de baijiu (baille djio, alcool de riz très fort) que l'on vous sert!)

- Pour indiquer que l'on apprécie un plat ou une boisson il est de bon ton de faire du bruit/de petites aspirations.

- Les éructations ne sont pas signes d'impolitesse.

- Parfois les Chinois recrachent à même la table ou le sol les noyaux, cartilages, os... et autres aliments ne pouvant être ingérés.

- Si vous êtes entouré vous pouvez/devez (si vous êtes hôtes) veiller au bon remplissage des assiettes de vos voisins, leur donner les meilleurs morceaux est signe de respect, sachez que vous voisins de tables s'efforceront de faire la même chose, sans oublier votre verre, prudence donc!

- Bien souvent la cuisine Chinoise est composée d'une multitude de plats dans lequel on viens piocher directement à la baguette, pas d'assiettes, n'en soyez pas choqué et veillez à ne pas lécher vos baguettes, c'est plus hygiénique.

- A ma connaissance il n'y a pas de règles particulières quand au positionnement des mains pendant le repas.

Pour finir parlons un peu de la fin du repas, vous pouvez bien entendu remercier l'hôte pour la qualité du repas avec forces compliments et il faut alors vous préparer au combat.

Combat titanesque afin de déterminer quoi doit payer, il faut vraiment insister beaucoup, pas question de partager la note, c'est un honneur que de payer et inviter ses amis.

Si vraiment vous n'arrivez pas à déterminer le payeur, chaque restaurant possède une grenouille tournante ayant une pièce dans la bouche.

Placez les volontaires pour payer autour du crapaud et faites le tourner, celui désigné par la pièce sera l'heureux gagnant payeur.

Ah oui, au fait, "bon appétit" se dit 慢慢吃! "man man chi!" (mane mane tcheu).

dimanche, juillet 15, 2007

Une sensation de vide

Je ne sais pas vraiment quoi raconter cette semaine.

L'année touche à sa fin, il pleut donc je ne peu toujours pas vous montrer les Chinois qui dansent le soir.

Quelque chose qu'on a pas nous en France, les personnes âgées qui se rassemblent dehors pour prendre l'air, discuter, danser, manger, se promener, faire du Taichi. Le matin à 6h et le soir à 18h.

C'est peut être mieux que les maisons de retraites dans certains cas.

Beaucoup de personnes âgées en France ont la possibilité de faire des choses mais sont isolées, du fait de la disparation des villages et des lieux de vie communs, ces personnes restent seules.

Donc la vidéo peut être pour une autre fois, si il arrête de pleuvoir.

Manque de temps cette semaine, l'année qui touche à sa fin, les préparatifs de retour qui commencent, les souvenirs, les examens de Chinois, les derniers rendus d'informatique...

Si vous avez des idées d'articles ou des questions posez les moi et le prochain article tâchera d'y répondre.

Bon dimanche, en vous souhaitant du soleil.

dimanche, juillet 08, 2007

La soirée sino-française

La semaine dernière les Chinois de notre Université ont organisés, en vue de notre futur départ à la fin du mois, une soirée pour nous divertir et célébrer l'amitié entre étudiants Chinois et Français.

La soirée s'est déroulé agréablement et les étudiants Chinois nous avaient concoctés quelques numéros.

Au programme, de la danse, du chant, du taekwendo (avec des étudiants français de quatrième et deuxième année), théâtre traditionnel, de la musique traditionnelle et aussi de la musique plus contemporaine...

Je vous laisse apprécier un résumé vidéo de cette soirée mais avant tout les photos de la chèvre et des arbres comme promis la semaine dernière:


La chèvre du campus au zoom numérique donc la qualité laisse à désirer.



Et voilà les tronc qui ont fini par faire des feuilles... incroyable!

La vidéo:



Les Chinois étaient très chaleureux, pour le final nous sommes montés sur scène et avons chanté bras dessus, bras dessous, la chanson "pengyou" (pangue yo, ami).

Nous ont ensuite été remis des petits porte bonheur rouge.

Ce fût une bonne soirée si l'on met de côté tout les gens qui parlaient pendant les différents numéros ce qui gâchait un peu, surtout pendant la musique.


dimanche, juillet 01, 2007

"Les nuages passent mais la pluie reste"

Un dicton Chinois pour commencer cet article...

Aujourd'hui il pleut.

Nous sommes en juillet, il a fait très beau et très chaud (contrepèterie belge) en mai et juin et voilà la pluie...

Il n'empêche que le temps est agréable pour ce dernier mois en Chine.

Je voulais vous parler un peu de trucs étranges sur le campus, de la fête de ce soir ainsi que de quelques photos mais elles arriverons plus tard.

Étant donné que la fin approche et que nous allons avoir pas mal de boulot ces deux prochaines semaines, les Chinois ont décidé de faire une fête en notre honneur, fête qui a lieu bientôt donc je reprendrais cet article tout à l'heure.

Sur le campus j'ai remarqué que les jardiniers plantaient des troncs en place et lieu d'arbres... moeurs étranges...



Le pire c'est que ça à l'air de marcher vu qu'un mois plus tard des petites branches et feuilles apparaissent à leurs faîtes.

L'arrosage se fait à n'importe qu'elle heure et massivement, on inonde des fleurs qui risque ensuite de brûler au soleil...



Par grandes chaleur on pourrait croire qu'il y a des hécatombes sur le campus... en fait non c'est juste la sieste!

Les bâtiments pour accueillir les étudiants étrangers de l'année prochaine (hôtesses de l'air Australiennes et geeks d'EPITECH, je vous laisse imaginer) ... sont bientôt finis... trois mois après le début de la construction...

Avant:



Maintenant:



Certes nous n'avons plus la vue... mais nous avons le bruit des travaux, jours et nuit, dur dur de dormir... même avec des bouchons pour les oreilles.

D'ailleurs un des voisins dans une des petites maisons entre les nouveaux bâtiments et le nôtre possède un coq qui sonne chante à 3H30 ou 4h le matin alors que le soleil ne se lève qu'à 4h30...

La ménagerie c'est agrandie hier d'une chèvre de compagnie, je n'ai pas encore la photo malheureusement.

Sinon, on m'a précédemment demandé si il y avait du monde sur le campus, alors oui il y a du monde, vous pouvez voir sur ces deux photos... j'avais aussi pris une vidéo mais ça bouge trop, c'est une caméra cachée.





Voilà pour l'instant, ce soir un peu plus sur notre fête, à bientôt!

dimanche, juin 24, 2007

Marathon de Dalian... suite et fin... promis!

Promis cette fois c'est la dernière où je parle du marathon.

Comme j'en ai parlé déjà dans la semaine, je complète avec quelques photos supplémentaires envoyées par Frank et Karla, merci à eux.

En prime la vidéo de l'arrivée avec des fautes dans le titre, il était tard mais c'est pas grave...

Histoire de voir qu'elle était mon degré de fatigue et de douleur à l'arrivée.
Pour information, le gars qui crie en arrière plan c'est moi. Dans cette vidéo tout est dans le son!



Le marathon c'est pas juste une partie de plaisir.

Les photos en vrac:



Nous dans le journal "Dalian Ribao", on s'encourageait nous même en Chinois, ça a plus aux journalistes.

"- Yi! Er!
- JIA YAO!" (1! 2! ALLEZ!)


Photo prise par la prof de Chinois à la fin de la première heure de course.



Le premier... 12 minutes avant son arrivée.


Le numéro 1, loin d'être premier.


Un marcheur ...


Le deuxième de la course


Le numéro 4... il ne touche pas le sol...


Un autre des premiers du marathon.




Pendant ce temps là, de l'autre côté de la rue, les derniers n'ayant pas abandonnés entament la partie difficile.



Kilomètre 38 en rattrapant l'italien avec Frank



Mon arrivée sur le stade


Quémandant les derniers encouragements


Plus que 375 mètres!



Après la ligne d'arrivée et après les crampes généralisées (merci aux deux chinois pour leurs coups de poings salvateurs sur les jambes).


Je tente de m'asseoir, il faut plier les jambes, ouille ouille ouille!


Appréciant un petit coup de froid sur les muscles à l'ambulance des premiers soins


Romain, lui, dort, une fois de plus.


On ne tiens pas debout sans aide


Les Chinois aussi se reposent


Classés... 141... 166... 131


En essayant de simuler à nouveau l'arrivée pour les photos...


Chaque pas coûte mais la joie d'avoir fini se lit sur nos visages


Le marathon ça créé des liens


On a commencé ensemble et on a finit presque ensemble...

Frank m'a accompagné de ses encouragements pour le dernier 200 m, petite photo souvenir.

Je vous épargne la photo avec mes ongles prêts à tomber ce n'est pas très appétissant!

A la semaine prochaine pour quelques découvertes culturelles.

mercredi, juin 20, 2007

Marathon de Dalian... suite

Bonjour à tous, hier je n'ai pas pu me connecter à blogspot pour diverses raisons et vais donc vous livrer présentement mon bilan sur ce marathon et une cascade de photos puisque j'en ai sélectionné 50 pour cette fois çi et peut être qu'il y en aura plus tard.

Alors avant ce marathon-photos commenté, voici un petit récit sur mes impressions et les chiffres officiels récupérés dans le journal... il faut dire que ceux que l'on avait n'étaient pas très justes.

Le départ du marathon; pour lequel je m'étais bien entraîné comme vous avez pu le voir dans mes précédents articles, a eu lieu ce dimanche 17 juin à 8h00...

Départ à la Chinoise, c'est-à-dire que l'officiel, après avoir fait son discours a tiré au pistolet directement sans être descendu de l'estrade... tout le monde a été un peu surpris... d'autant plus que le départ avait lieu, toutes catégories confondues avec les marathoniens devant.

Le début de la course a constitué en une mélée entre les 7500 coureurs, le tout était de bien gérer la vitesse, pas trop vite pour ne pas "se griller" comme on dit dans le jargon (ah ah je me sens comme un vieux baroudeur maintenant!) et se laisser dépasser par tous les excités...

A propos, certains étaient vraiment étranges, soit c'était la première fois qu'ils courraient soient ils ne savaient pas à quoi s'attendre... certaines avaient des drôles de baskets, d'autres avaient des chaussures de villes et certains même courraient pieds nus... "hen chufu" comme il disait!
(réne choufou = trés confortable).


La carte pour ceux qui ne l'auraient pas vu: (vous pouvez l'enregistrer avec "clic droit"-> "enregistrer sous" et zoomer dessus avec votre navigateur de photos)




Après un agréable parcours par temps frais, à l'ombre des grands immeubles de Dalian le soleil a commencé à monter et les esprits à se refroidir.

Certains des coureurs (un grand nombre) partis trop vite commençaient à ralentir voir à marcher pour certains, sans parler de tout ceux qui avaient fini (5km, 8km, 10km)...

Pendant ce début de course nous avons (les TROIS Français coureurs, David, Romain et moi-même) fait connaissance avec un Allemand nommé Frank, très sympa, prof d'allemand à Dalian.
Après une petite discussion nous nous sommes rendus compte que nous avions les mêmes objectifs, c'est-à-dire moins de 4h à 4h, si le temps le permettait et nous avons décidé de faire le marathon ensemble.

D'autant plus que Frank en était à son 4ème marathon, deuxième à Dalian, troisième en Chine donc il avait de l'expérience.

Les chaussures avalèrent les kilomètres et nous amenèrent très frais autour de Youhao Guangchan, la place de l'amitié, "la boule" comme on l'appelle entre français (vous verrez la photo et vous comprendrez).

Ici le professeur de Chinois Zhang Laoshi, nous attendait avec de l'eau pour s'arroser (on avait bien prévu le coup) et son mari pour nous photographier.

Ce qui m'amène aux ravitaillements, placés tout les 5 ou 2,5 kilomètres selon les moments de la course.

Globalement trop court ou trop peu pour le temps qu'il faisait (très chaud au soleil, entre 25 et 35°C en perçu grâce à un petit vent, donc jusqu'à 40 en plein soleil, mais dur à supporter car 64% d'humidité, manque de chance pour moi il a plu seulement mardi et aujourd'hui et nuageux seulement lundi...).

Un ravitaillement de trois tables, eau sucrée (petit verre), eau normale (grand verre), eau goût "orange sucrée"... Quand on court avec deux mains... quand on est normalement constitué, on peut prendre deux gobelets... une bouteille serait mieux...

Aucun ravitaillement "solide" n'étant donné, j'ai donc couru avec ma potion magique dans la main tout du long (lait concentré + sucre + miel + concentré multi-vitaminé)... au début j'en ai pris assez (juste avec les ravitos) mais à la fin j'étais déshydraté du coup je n'en prenais plus...

Toujours est il que nous avons parcouru les 9 premiers kilomètres en 50 minutes puis les 3 suivants en 20 minutes... très réguliers donc.

Nous avons eu l'occasion de courir sur ces grands boulevards, habituellement bondés de voitures et de circulation, désertés car interdits de circulation pour l'évènement.

Je me suis senti très bien et très léger à ce moment-là.
Profitant totalement du plaisir de la course dans ce cadre inédit, le dur entraînement était derrière moi, je n'avais plus qu'à profiter de cette course, de cette fête.

Avec l'Allemand qui gardait le rythme nous n'avons pas fait l'erreur de trop ralentir et nous nous sommes retrouvés à la fin du premier semi (21 km) en bon état, fraîcheur mentale, légères douleurs physiques (pour ma part une ampoule sous la plante du pied gauche récupérée km14 et des irritations aux adducteurs mon sparadrap s'étant fait la malle avec l'arrosage répété).

La course, jusque-là bien encouragée car ombragée et en centre ville, a pris un autre tournant.

La majorité des coureurs était soit derrière (fin des "petites" distances, départs trop rapides)
soit devant (le peloton des pros qui avait une heure vingt d'avance sur nous à la fin).

Le reste était étalé tout du long et nous n'avons pas arrêté de doubler des gens, pas trop mal pour le moral.

Le soleil est devenu très fort et nous savions que nous rentrions dans la phase difficile de la course... "La course commence vraiment" a dit Frank.

Avec le soleil et les collines successives, pas d'ombres, moins de spectateurs, aucun pour nous encourager croyant que nous ne parlions pas Chinois, parfois certains le faisaient mais souvent il fallait leur demander...

La fatigue commençait à arriver... les 25 km aussi et avec eux le fameux 'mur'.
Celui auquel la plupart des coureurs sont confrontés... la fin pour certains ou le début de la fin, un mauvais cap à passer.

Je commençais à avoir très mal au ventre et à perdre de l'énergie... ce qui est mal car la gestion de l'énerige est très importante lors de la course.

Romain avait une petite faiblesse et David le soutenait.

Nous nous sommes séparés à cet endroit en deux paires Romain et David ainsi que Frank et moi.

Je suis arrivé alors au km 28,5... virage le plus au Nord de la course.
On nous a donné un bracelet pour attester de notre passage puis il restait le retour... 13,5 km un peu moins d'un tiers... mais le plus dur, là où tout se joue.

Perdu de vue Romain et David, grand soleil de face et qui chauffe bien malgré la crème solaire, l'eau, la casquette et les lunettes de soleil, un début d'insolation et une déshydratation qui progresse...

Sur le côté de la route peu de spectateurs, tous les deux cents mètres des personnes qui marchent, ils ont "goûté au mur"...
En tout et pour tout, sur ce dernier tiers, j'ai croisé une vingtaine de coureurs, les autres marchaient... j'ai quand même doublé la championne de Shangaï (ah ah! "moi fier" ^^).

Plus les kilomètres s'accumulaient plus la fatigue augmentait, les muscles commençait à être durs et les jambes étaient lourdes depuis un moment.

Je commençais à craquer mais j'ai tenu bon en pensant à vous chers lecteurs, eh oui! Il fallait bien que je puisse vous raconter la fin...

Kilomètre 38 les jambes qui commencent avoir des crampes, je force un peu en me disant que c'est bientôt fini:

"No brain, no pain"

Plus qu'un seul objectif, finir.

Bonne surprise à la fin de la dernière montée, mon amie allemande, Karla nous attendait pour nous encourager, un petit arrosage automatique et quelques encouragements après c'était reparti tant bien que mal, surtout mal... aux jambes.

Kilomètre 39... un virage, Frank m'encourage, il n'en peut plus lui aussi, il faut dire qu'il faisait tellement chaud et les ravitaillements tellement légers que nous étions trop déshydraté, ajoutez à ça la fatigue et bienvenue aux crampes!

C'est ce qui m'arrive donc, double crampe... alors qu'il restait 20 minutes et que j'allais faire ce temps inespéré de 3h45....

Ne voulant pas gâcher la performance de Frank je lui dis de continuer sans moi, ce qu'il fait, mais apparemment cela lui a flanqué un coup au moral puisqu'il a ralenti.

Me voilà seul.
Encore moins de Chinois, c'est étrange, il y a de l'ombre, c'est le centre ville et la ligne d'arrivée est proche, plus que 2 kilomètres et 195 mètres...

Je ne peux plus courir vraiment, je ne peux pas marcher non plus sinon je ne pourrais pas repartir;
Alors je trottine, mais ça fait mal, alors je le fais sur la pointe des pieds.

C'est comme ça que j'arrive au stade, crevé, la tête qui tourne, au-delà de la douleur, je crois que c'est difficile à comprendre si on ne l'a pas vécu.

On ne peut plus, on se force, on ne peut vraiment plus mais on continue quand même, ce serait trop bête d'échouer si près de l'arrivée.

Chaque pas est un calvaire, un mot une torture... le stade est là...

Il faut encore faire ce dernier tour... je n'en peux plus.

Je hais cette Reine (Angleterre) à qui on doit ces deux kilomètres 195 de plus.

Plein soleil sur le stade, pas d'ombre, pas de spectateurs, je pense même pas regarder à ma gauche... les amis allemands sont là et m'encouragent mais je n'entend rien, juste ce stade...

Dieu sait que j'en ai fait des tours de stade cette année mais celui-ci me semble incroyablement long.

Je vois un vieux Chinois qui marche en boitant, je l'interpelle et je lui parle en Chinois:

- "Ami Chinois, finissons ensemble, viens avec moi"

Après une hésitation:

- "D'accord".

Mais après sept pas bras-dessus bras-dessous il n'en peut plus et se remet à boiter, il ne peut pas finir avec moi...

Plus que 205 mètres... j'ai trop mal, dernière ligne droite...

Je veux "sprinter"... je tente, je peux pas, trop mal...

Je trouve un moyen, je beugle pour me donner des forces (bientôt la vidéo ^^) et je courre en diagonale, presque en pas chassés, j'avais l'impression de courir vite, Frank est là de l'autre côté de la corde et m'encourage...

20 mètres, 10 mètres, 5 mètres, mon cerveau ne pense plus à rien... juste cette ligne.

Je la passe.

Voilà.

C'est fini.

Je comprend rien de ce qui m'arrive.

On me tend une serviette (ça veut dire que je suis dans les 200 premiers), on me donne un carton avec mon classement, 141ème, je ne réagis pas...

Mes amis sont là et me félicitent et moi je reconnecte à la réalité, après l'état de choc, la crampe fulgurante, je tombe pour m'asseoir dans l'herbe et je crois que j'ai dit un truc du genre:

"AÏE! AÏE! AÏE!"

Deux Chinois se jettent sur mes jambes et me donnent des coups de poings... sur les mollets et les cuisses, une bonne petite douleur, puis rapprochement des pointes vers les tibias...
Une autre douleur...

Puis ça passe.

Je bois de l'eau qu'on me donne, je mange une banane doucement selon les conseils de Mandrey un allemand qui a couru le marathon...

J'ai du mal à réaliser... mon premier marathon, l'aboutissement d'une année d'entraînement, 42km195 en 3h58 et 21 secondes dit le chrono officiel (on avait pas de puce donc j'ai une minute de décallage à ma montre du au départ différé).

Voilà, j'ai donc rempli tous mes objectifs, la douleur fait place à la fatigue mais aussi à l'euphorie.

Je voudrais remercier ici tous ceux qui m'ont donné des conseils et encouragé et ceux auxquels j'ai pensé pendant cette épreuve. On dirait vraiment une interview de sportif après match... mais je comprend pourquoi, le mental a un impact énorme sur le reste, la course se joue aussi dans la tête.

Alors trêve de bavardages, en trois jours à marcher en canard me voilà rétabli, je peux à nouveau monter et surtout DESCENDRE les escaliers.

Seule perte à déplorer, trois ongles de pied... mais ça repousse.

Maintenant place aux photos de Mathieu et Nicolas qui nous ont gentiment photographiés.
Merci à eux!


Les coureurs se préparent.




La championne de Shanghaï


Un Nigerian que je donnais favori mais qui est arrivé 4ème apparemment après deux Chinois
Le premier a fait 2h18.


Romain


David


Moi même lors des préparatifs des dossards




Les danseuses pour se mettre en rythme, nous on s'échauffait pendant ce temps là, on a rien vu.


Un des coureurs handicapé en pleine action... à côté c'est nous qui faisions handicapé!


Les premiers coureurs sortent du tour de la place de Xinhaiguangshang où a lieu le départ.


Tee shirts verts, l'équipe féminine Chinoise, en bleu les semi marathoniens en rouge les 10km, les dossards roses sont pour le marathon.


Dossards jaunes: 5km, en dossards verts ce sont les 4,5km (les enfants et personnes agèes)



Il y a des jeunes participants.


Un Italien qui fait parti des 11 qui m'ont doublés à la toute fin après les crampes.


Certains ont préjugés de leurs forces.


Et voilà les touristes!


Je comprend mieux pourquoi j'avais du mal à suivre les foulées de Frank...


Voilà les "séniors" et le "poussin" de la journée!



Toujours frais au km 8





En contournant "la boule"


Sûrement les plus jeunes des marathoniens... 14-15 ans...


"Tomber la... tomber... tombez la chemise!"


Certains ont la classe comme ce japonais... c'est lui le 3ème.


Un ravitaillement, tout est dans le geste.



Certains préférent marcher pour boire. (ça évite de faire comme moi, mettre la moitié à côté, sans parler de la fois où je me suis versé l'eau sucré sur la tête et bu l'eau...)


Agé mais en forme!



Là où l'on peu comprendre le bonheur de l'éponge (zoomez si vous pouvez!)


Méthode plus radicale pour se rafraîchir...




Un des orchestres jalonnant la course.


Mister JO 2008


Retour près de la boule km 12,5


Toujours la forme et la classe après plus de 40 km


Mais pour la plupart ce sont les km de la douleur



Douleur inscrite sur les visages


Les moments les plus durs de la course


Je n'y ai pas échappé


Mais j'étais devant elle! Ah ah!



David à bouts


Romain 8 minutes plus tard arrive (dans le fond) au dernier ravitaillement


Enfin le stade...


Et ce dernier tour en plein soleil


Après l'arrivée il faut se reposer et se protéger


La fatigue inscrite sur les visages


Et ailleurs...


Peu importe la propreté, le bien être seul importe.



D'ailleurs Romain l'applique pendant que l'on récupére les diplômes


Comme quoi les SDF en Chine sont des étrangers... "T'y est belle Laoumine!"



Médaillés et posants pour la posterité... Marathon: ça... c'est fait!